Les trois derniers mois de sa vie courte, sœur Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face endura de cruelles souffrances, avec une constante sérénité et même avec joie. Son trésor disait-elle, c’était « l’espérance aveugle qu’elle avait en la miséricorde du bon Dieu ». Le 30 septembre 1897, elle souffrit extrêmement. « Elle était haletante et disait : ˝Si c’est cela l’agonie, qu’est-ce que c’est que la mort ?˝ Elle semblait délaissée du ciel et de la terre ; son délaissement nous faisait penser à celui de Notre-Seigneur sur la Croix. ˝Oh ! Ma pauvre petite mère – disait-elle – je vous assure que le calice est plein jusqu’au bord1 Oui, mon Dieu, tant que vous voudrez, mais ayez pitié de moi… Non, je n’aurai jamais cru qu’on pouvait tant souffrir. Oh ! C’est bien la souffrance toute pure parce qu’il n’y a pas de consolations, non pas une !… C’est à cause de mon désir de sauver les âmes˝. Dans la soirée, elle dit à notre mère : ˝Ma mère, préparez- moi à bien mourir˝.

Quelques instants avant sa mort, sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus serrant son crucifix prononça péniblement ces mots : ˝Oh ! Je l’aime !… mon Dieu… je vous aime˝ ! Ce furent ces dernières paroles. Elle fut alors ravie par une vision céleste qui me rappela celle dont j’avais été témoin dans
son enfance, lorsqu’à dix ans elle fut guérie par l4qpparition de la Sainte Vierge. Pendant cette extase, une sœur mit un flambeau tout près de ses yeux, mais son regard resta aussi limpide, fixant avec une inexprimable paix l’objet qui la ravissait. Cette extase dura quelques minutes, puis elle baissa les yeux et rendit le dernier soupir. » (Témoignage de sœur Marie du Sacré-Cœur au procès de Béatification et de Canonisation de Thérèse).
Thérèse a montré a tous comment souffre, aime et meurt une sainte.

« Je ne meurs pas. J’entre dans la Vie mais je sens surtout que ma mission va commencer, ma mission de faire aimer le bon Dieu comme je l’aime, de donner ma petite voie aux âmes. Si le bon Dieu exauce mes désirs, mon Ciel se passera sur la terre jusqu’à la fin du monde. Oui, je veux passer mon Ciel à faire du bien sur la terre ».