« Noël, chantons Noël !
Dans la campagne de Palestine, auprès d’un rocher, on entendait, au milieu de la nuit, une faible voix. C’était la plainte d’un enfant qui venait de naitre.
C’était la chanson d’un berceau – d’un berceau qui n’était qu’une étable.
Cette chanson d’un berceau, ce soir, elle vous rappelle vos foyers, elle vous rappelle aussi que Dieu est au milieu de nous.
Dans une grotte, sur un peu de paille, dans une nuit froide d’hiver, il avait froid sans doute le nouveau-né, il était couché comme sa mère, que personne ne voulait accueillir, que l’on renvoyait de porte en porte.
Dans cette nuit de Noël, la Vierge au cœur immaculé, la Vierge au cœur sensible, comme elle a dû souffrir de ne pouvoir offrir une couchette à son enfant, et cette souffrance lui a fait comprendre la douleur de toutes les mères obligées de quitter leur demeure, et d’aller, comme elle, enfanter dans un pays lointain. Et cette nuit de Noël, la Vierge toute bonne, la Vierge mère, elle a pensé aux familles exilées, elle a prié pour tous les réfugiés.
Bethléem c’était l’exil, c’était le rocher froid, mais dans cette grotte, il y avait des cœurs qui s’aimaient, qui étaient heureux d’être l’un près de l’autre. Personne ne manquait. L’enfant reposait dans ses langes. Auprès de lui, d’un côté, sa mère toute tremblante d’amour, de l’autre tout proche, Joseph, le gardien vigilant au milieu de cette Trinité. Et Dieu le Père, quoique invisible, était là, ne faisant qu’un avec son Fils, le Verbe fait chair.
Le foyer était au complet, personne ne manquait. Il pouvait faire froid, les cœurs étaient heureux de se sentir l’un près de l’autre : bonheur de la famille réunie.
Et dans cette nuit d’amour, la Vierge toute bonne, la Vierge notre mère, a pensé aux foyers brisés, où la plainte de l’enfant, la chanson du berceau a quelque chose de poignant parce que le père n’est pas là. Elle a pensé aux mamans obligées de veiller seules le soir sur les enfants endormis.
Dans la nuit de Noël, la Vierge a compris la douleur de tous les foyers brisés. Et c’est pourquoi ce soir, vous êtes venus nombreux, lui demander de veiller sur vos enfants, de veiller sur vos épouses. Ayez confiance, elle écoutera vos prières, comme elle écoutait autrefois la plainte de son petit.
Noël, c’est le murmure de l’Enfant-Dieu, c’est la chanson du berceau qui vous rappelle vos foyers…
Qui vous rappelle aussi que Dieu est là.
Dans nos temps modernes actuels où le paganisme réapparait, où des doctrines perverses déferlent sur le monde comme des vagues menaçantes (…) nous avons besoin d’un guide, au milieu de ces tpnèbres, nous avons besoin d’une lumière, nous avons besoin de Dieu, car il n’y a que Lui qui a pu dire jusqu’à maintenant : ˝Je suis la Lumière du monde˝ !
Dans notre monde moderne, où les nations se sont dressées les unes contre les autres, oà c’est le règne de l’égoisme, le triomphe du plus fort, dans notre monde moderne où l’on ne parle plus que de guerre et de s’entretuer, nous avons besoin d’entendre Celui qui a dit : ˝Aimez-vous les uns les autres˝, Celui qui a annoncé à l’humanité : ˝Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté… je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix˝.
Revenons à l’Enfant de Bethléem. Nous avons besoin de Lui : c’est au-dessus de sa crèche que les anges ont chanté : Paix sur la terre.
Dieu est là. Il nait. Il vient en nous. Noël ce n’est pas un souvenir, c’est une réalité (…) ».
Père Marcel Roussel-Galle
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