A Saigon, devant le portail de la paroisse de Chi Hoa, se situe l’Eau Vive. À travers la porte vitrée, l’on peut apercevoir près d’un puits, la statue de la Vierge des pauvres, dont les mains jointes indiquent la source qui coule continuellement, prêtes à être plongées dans l’eau. À ses pieds, un joli bouquet de fleurs. Dehors, une longue file de gens, hommes et femmes, attendent patiemment l’ouverture de la porte de l’Eau Vive. Ce sont « nos amis pauvres » de notre district de Tan Binh. Nous les accueillons plusieurs fois dans le mois.

Tout a commencé à la sortie de la pandémie de la Covid.

Pendant toute la période où la Covid sévissait, les habitants restaient confinés dans leur quartier, ne circulant que pour aller se procurer de la nourriture. La police veillait très attentivement aux consignes gouvernementales et aidait au déplacement et à la circulation des gens. L’Eau Vive se trouvant juste en face de l’église, est devenu très rapidement pour tous, le lieu de référence des personnes les plus démunies de notre district. 

Les congrégations religieuses, avec beaucoup de générosité, ravitaillaient les gens en légumes. Dans la campagne, les curés recueillaient les légumes invendus et les déposaient chez des volontaires, dont une grande majorité des religieux, qui se chargeaient ensuite d’acheminer la marchandise par camions vers Saigon. C’est ainsi que nos frères Carmes venaient déposer des grandes quantités de légumes à l’Eau Vive.

Aujourd’hui, même si la pandémie est terminée, nous avons poursuivi ce service aux personnes les plus démunies. Il s’agit surtout de personnes âgées, malades, des personnes déplacées en provenance des villages de campagne. Pour elles, avec le soutien de quelques amis et bienfaiteurs, nous avons dû nous organiser pour les aider même très petitement.

Une fois par mois, nous préparons 250 colis comprenant du riz, du sucre, de l’huile, du nuoc man et des biscuits ; une autre fois dans le mois, c’est un repas chaud qui leur est servi.   

Nous nous sentons bien proches de toutes nos sœurs qui, bien que ce soit d’une manière différente, accueillent et vont à la rencontre des plus fragiles pour leur apporter une aide, un conseil, un sourire. Nous pensons à notre Fondateur qui prenait lui aussi bien soin de « ses pauvres » et qui rappelait : « TM, tu as besoin de ton pauvre. » Les pauvres nous enseignent combien la nourriture est précieuse, combien il nous faut un cœur doux et humble, reconnaissant que nous sommes incapables de suffire à nous-mêmes et que lorsque l’on donne avec générosité, le Seigneur pourvoit à notre pain quotidien.

Magnificat.        Les TMI de Saigon