Je me prénomme Compaoré Augustine, Travailleuse Missionnaire de l’Immaculée, en mission au Burkina Faso, plus précisément à Ouagadougou. Je suis infirmière à l’hôpital Saint Camille de Lellis « HOSCO ». J’exerce mon apostolat dans la section de la Néonatologie.

La Néonatologie est une unité de soins spécialement conçue pour les bébés nés prématurément et /ou pour ceux des bébés présentant des complications à la naissance ou dans les jours qui suivent.

Ma présence dans cette unité de soins n’a rien de particulier par rapport à celle de mes collègues. Car je fais le même travail qu’eux et je suis soumise au même règlement. Néanmoins, il y a une différence entre travailler pour l’argent et travailler pour l’amour de Dieu que je partage avec mes patients (bébés).

Mon travail consiste à prendre soins d’eux, c’est-à-dire seconder ou relayer leurs mamans qui ne sont pas toujours présentes avec eux. Une tâche noble mais délicate.

Je vis ma vocation de TM de l’Immaculée dans ce milieu en donnant un témoignage missionnaire, en exerçant mon travail avec professionnalisme mais surtout avec abnégation et dévouement.

Ces bébés prématurés qui naissent sont censés rester dans le sein maternel jusqu’au terme de neuf mois mais ceux-ci naissent avant terme. Nous avons la mission et le devoir de les aider à se développer le mieux possible.

C’est beau et incroyable de les voir grandir et de retrouver la joie. C’est une grande joie. Avec mes collègues de travail, nous sommes témoins de quelque chose de merveilleux que le Bon Dieu nous donne de voir.

Devant les parents je dois garder mon calme et trouver les mots adéquats pour les rassurer, les soutenir et prier pour eux. Les occasions ne manquent pas pour baptiser un bébé, surtout dans les cas critiques.

« Les bébés qui vont mal »

Un jour, une maman musulmane est venue pour voir son bébé malade. Vu l’état de son enfant, elle a commencé à pleurer, j’ai essayé de l’encourager et je lui ai conseillé d’aller demander une messe pour la guérison de son enfant mais de ne pas dire son prénom. Le lendemain le bébé a été libéré et la maman était contente.

J’avais perdu de vue cette maman. Un jour j’étais en train de prier à la grotte et tout d’un coup une femme est venue vers moi, m’a salué : « Me reconnaissez-vous ? » Me voyant hésitante, elle s’est présentée et me présenta son enfant qui était devenu un grand garçon. Quelle émotion pour moi ! Elle me confia que tous les matins elle vient confier ses enfants et toutes ses intentions à la maman « la Sainte Vierge ». Je l’ai encouragé à venir prier « la maman ». 

Un autre jour, c’était un bébé de deux parents docteurs. Ils étaient découragés de l’état et du stade de développement de leur enfant, un prématuré de sept mois de grossesse. J’ai expliqué l’expérience que j’ai eue avec l’autre bébé à notre docteur-chef qui me dit d’en parler aux parents.

J’ai proposé à la maman de demander une messe pour la guérison de son enfant et de baptiser l’enfant. Elle était réticente. Par la suite, elle me dit qu’elle est protestante, que son mari est catholique et qu’elle en parlera avec son mari. Le lendemain, un de nos docteurs me dit que le papa est d’accord pour le baptême de l’enfant et la demande de messe. Le bébé est né en mai, il pesait 650 g. Aujourd’hui, le bébé se porte à merveille, il pèse 1.550 g et nous rendons grâce à Dieu.

Le Bon Dieu me donne une belle et noble mission et je le remercie. Je suis heureuse de travailler auprès de ces innocents et d’accompagner les parents, à la suite de ma grande sœur Renée Reboud qui, pendant vingt-cinq ans, a œuvré au service des tout-petits dans notre pays.  Paix à son âme.