C’ÉTAIT… ce petit mot évoque toujours un souvenir… un regret… Mais comme on voudrait bien être encore à ce temps-là ! …

C’ÉTAIT… en mai 1969. Antonina, la première TM de l’Immaculée des îles d’Océanie était arrivée en Europe et découvrait l’Eau Vive de Banneux, en Belgique.

C’ÉTAIT… la première fois que les TM de l’Immaculée étaient réunies, des cinq continents.

Ce soir de Pentecôte-là, comme à l’accoutumée, elles étaient là, attentives, autour des tables de l’Eau Vive, servant les uns, discutant sérieusement avec un groupe de jeunes garçons et filles, lorsque tout à coup la douce musique classique en fond sonore s’est arrêté… le micro était branché… une voix féminine a annoncé :

« Aujourd’hui, en l’honneur de la fête de la Pentecôte… pour symboliser ce feu d’amour qui a rempli l’univers, nous vous invitons à partager avec nous notre joie. Ceux qui le désirent peuvent sortir à l’extérieur sur les pelouses et assister à un feu de camp autour duquel nous chanterons et nous danserons. »

Ce soir-là, dans la demi-pénombre du soir, autour du feu de bois qui s’éveillait, un groupe de TM de l’Immaculée entonnaient un négro-spiritual accompagné de tam-tam. Puis, S., Française, drapée dans une ample tunique grecque blanche, s’est avancée devant le feu qui pétillait et s’est mise à danser. Elle dansait pour le Christ qu’elle aimait ! Puis, après un court arrêt, les bras tendus vers le ciel, elle a chanté d’une voix grave : « Mais il m’a trouvée sur son chemin, celui que j’aime. Il m’a capturée comme un oiseau, celui que j’aime… Et je l’aimerai toute ma vie… ». Après S., ce fut au tour de B., jeune Vietnamienne, qui dansa pour remercier Jésus de l’avoir choisie et aimée.

 B. a dansé lentement avec élégance et distinction ; ses gestes invitaient à l’adoration, à la prière, à la louange. Puis, il y a eu L., T. et A., d’Océanie qui ont mimé en cadence, des scènes typiques des îles Wallis. Et avant que le feu ne s’éteignît, cinq jeunes missionnaires se sont avancées. Elles avaient le visage des cinq continents et unissant leurs mains, elles ont chanté de tout leur cœur : « La main dans la main du Seigneur, j’irai sur tous les chemins, ma main dans sa main, sur les sombres chemins… Et les mains viendront de partout, elles se tiendront jusqu’au bout : les blanches, les jaunes et les noires, dans le même amour, le même espoir… »

Ce soir-là, par leurs danses et leurs chants, à travers leur témoignage d’unité, se doutaient-elles un seul instant qu’elles distribuaient autour d’elles l’Eau Vive ? Elles avaient simplement cherché à faire comprendre que l’Esprit Saint est amour et qu’Il agit à travers l’univers.

Ce soir-là, sur Livre d’Or, un témoin a laissé sa pensée : « … Je trouve ce témoignage collectif extraordinaire, c’est moderne, à la portée de tous et ça vaut tous les sermons que nous puissions faire à nos paroissiens… Chères TM de l’Immaculée, vous arrivez à faire prier des gens dans la vie à leur apprendre que tout peut être une louange, même la danse. C’est formidable (…) » 

La danse ! Souvenez-vous du roi David devant l’Arche, du doux François d’Assise, de la grande sainte Thérèse d’Avila et tant d’autres encore !

La danse peut extérioriser et traduire en mouvements corporels une vie spirituelle !

La danse, c’est un langage, et tout langage est signe d’une intelligence et vient d’une âme qui pense. Elle peut raconter une histoire, reproduire une tranche de vie, transmettre une pensée, communiquer des sentiments. Elle est tantôt narrative, tantôt imitative.

La danse étant langage et mouvement intérieur, elle peut s’élever… et nous élever… jusqu’à Dieu. Elle peut exprimer une adoration, et un regret, une offrande et une supplication, elle peut être signe d’une fidélité au Christ et devenir prière.

Elle doit toujours s’orienter et nous conduire librement vers le Vrai, le Beau, le Bien.  

Ce soir-là, les jeunes danseuses dans l’Eau Vive ont prouvé que leur danse, si naturelle, si simple, est la mélodie de leur vie intérieure.  D’où ce rayonnement très grand sur le cœur des personnes, des amis de l’Eau Vive.

(cf. p. Marcel Roussel-Galle, DLSM n° 146,1969)