Comme chaque 8 décembre, nous célébrons la fête de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie, une des fêtes mariales la plus populaire dans l’Eglise. Nous célébrons le dogme de l’Immaculée Conception. Marie n’est pas seulement préservée du mal, elle est « comblée de grâce ».

Ici, à Luján, dans la nuit du 7 décembre, une foule immense arrive à pied au sanctuaire. Les messes et les animations spirituelles se succèdent toute la nuit. La majorité des pèlerins passe la nuit et la journée du 8 décembre aux pieds de la Petite Vierge de Lujan, avec l’objectif principal de pouvoir être devant la Sainte Vierge pour prier ne fussent que quelques instants ou bien pour prêter main forte comme ˝servante˝ ou ˝serviteur˝ de la Vierge dans l’accueil des pèlerins.
L’Argentine est une nation très mariale, avec environ 77% de catholiques. C’est ce qui explique qu’aux fêtes de la Vierge, de milliers de pèlerins viennent des différents coins du pays ou des pays voisins pour prier, remercier et faire des promesses à la Petite Vierge de Lújan, Patronne de l’Argentine. Située à 70 km de Buenos Aires, Lujan est aussi appelée la ˝Capitale de la Foi˝
Histoire de la Vierge de Lujan
Lujan fut fondée de manière officielle en 1755, mais sa création débute au siècle précédent. En 1630, un Portugais résidant dans l’État du Rio de la Plata, propriétaire d’un immense territoire dans le pays, à 1200 km de Buenos-Aires, voulut édifier une chapelle à la sainte Mère de Dieu dans son domaine. Il demanda à un compatriote qui vivait au Brésil, de lui envoyer une statue de Notre-Dame. Cet ami ne lui expédia pas une mais deux statues, la première représentant l’Immaculée et la deuxième Marie, Mère de Dieu.
La charrette qui transportait les deux statues après avoir traversé un gué du fleuve Luján, ne put poursuivre le chemin, jusqu’à que la statuette de 38 cm en terre cuite représentant l’Immaculée Conception fut descendue. Pour tous, ce fut un signe que la Petite Vierge voulait rester en cette terre de Luján. À Buenos Aires, de nombreux habitants prirent connaissance de ce fait et vinrent vénérer l’image. La foule grandissant, on fit alors construire un ermitage où Elle demeura de 1630 à 1674.
Manuel, un esclave noir, qui est venu avec la caravane fut un témoin de ce qui s’était passé. Voyant l’amour qu’il témoignait à la Vierge, son patron l’affecta au soin exclusif de la Statue de la Vierge jusqu’à sa mort. Il était chargé de l’ordre dans l’ermitage et des vêtements de la Vierge, dirigeant les prières des pèlerins.
Le premier pèlerinage organisé eut lieu le 29 octobre 1893. Il y avait alors 400 ouvriers, tous munis du drapeau argentin qui vinrent demander la protection spéciale de la Vierge. Aujourd’hui, ce sont des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui perpétuent cette tradition religieuse ; en particulier le 8 mai jour de sa fête, en octobre pour le pèlerinage national des jeunes et le 8 décembre, Solennité de l’Immaculée Conception.
Chaque pèlerinage est occasion de rencontre avec notre Sauveur, avec notre Maman du ciel, Patronne de l’Argentine, avec tous ceux qui, comme nous, veulent honorer Marie. Le pèlerinage est aussi une possibilité de rencontre avec nous-mêmes, reconnaitre que sur cette terre, nous ne sommes que de passage, que notre demeure est ailleurs, et qu’ici-bas nous avons une Maman qui nous attend pour nous accueillir dans sa maison.
En 2030, nous célébrerons le quatrième Centenaire de ce ˝miracle˝. Et dans son message à l’occasion de la fête commémorative de la Vierge de Lujan, le 8 mai 2021, le pape François disait : « C’est un très long chemin, mais ça passe vite, mais il faut le faire. Un chemin de mémoire de ce que la Vierge y a fait, elle a voulu y rester. Un chemin de mémoire, de tant d’années et d’années de pèlerinages, de recherches, de miracles, de filles et de fils qui marchent pour voir la Mère… Dans cette rencontre, la mémoire soit votre guide, car une mémoire forte garantit un avenir sûr. Rappelez-vous tout ce que la Vierge a fait dans notre patrie. Laissez-vous accompagner par elle et accompagnez-la sur son chemin.
Les TM de l’Immaculée de Luján.
